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Son histoire commence au IXème siècle par le martyr du diacre Berthevin, victime de la jalousie des proches du seigneur Bellailé, avec qui il s’était lié d’amitié. La première citation comme « Sanctum Berthevinum », remonte à 1 075. Situé dans la forêt de Concise, qui étendait alors ses frondaisons jusqu’aux portes de Laval, le château du seigneur se dressait probablement sur le plateau où se trouve l’église aujourd’hui. En se promenant de l’église vers la forêt, on découvre la Bonne Fontaine où fut jeté le corps de Berthevin et, au bord du Vicoin, la grotte creusée à flanc de rocher où son corps aurait été déposé avant d'être ramené en Normandie par sa marraine. La grotte du Petit Saint-Berthevin est restée un lieu de pèlerinage jusqu’au 20ème siècle.
Après la période des grands déboisements du Moyen-âge, vient celle de l’exploitation du marbre rose, découvert par un moine en 1547, qui fera connaître Saint-Berthevin dans tout l’Ouest de la France, du 16ème au 19ème siècles, jusqu’à Paris (on trouve du marbre rose de Saint-Berthevin dans la chapelle de la Sorbonne), et même en Amérique où le marbre est exporté. On tirait le marbre principalement de deux carrières : l’une à La Perche et l’autre au Châtellier. Il servait à la construction des autels, retables, bénitiers, balustres de nombreuses églises du Maine, d’Anjou et de Bretagne. L’église de Saint-Berthevin est ornée de deux retables exécutés par Jean et Michel Langlois en 1657.
Dès le Moyen-Âge, la rivière, le Vicoin, qui traverse la commune du nord au sud, sur 12 Km, participe à la vie économique du lieu, en actionnant jusqu’à 20 moulins, moulin à grains, pillerie de trèfle, de charbon, de bois. Neuf existaient sur Saint-Berthevin dont 3 sont restés en activité jusqu’au milieu du 20ème siècle. Le Moulin de Coupeau qui abrite un restaurant aujourd’hui, était une pillerie de trèfle depuis 1312. Autour du plan d’eau, la Coulée Verte du Vicoin offre un magnifique cadre champêtre, préservé et attractif, propice à la détente et aux activités sportives.
C’est en 1745 qu’est tracée la route droite qui partage Saint-Berthevin en deux, remplaçant la route royale de Paris à Rennes qui passait rue Alain Gerbault où se trouve le Relais de Poste de l’époque. Madame de Sévigné s’y arrêtait quand elle se rendait en Bretagne.
1757 voit naître, dans la Forêt de Concise, Jean Cottereau, fils de sabotier et surnommé Jean Chouan. Il devint célèbre dans les années 1790 et laisse son nom au mouvement insurrectionnel contre la République. Il fut baptisé dans l’église de Saint-Berthevin. Une plaque dans les fonds baptismaux, rappelle l’évènement et son acte de baptême apparaît sur les registres paroissiaux de l’époque.
Entre 1840 et 1914, c’est l’exploitation de la chaux qui constitue l’activité principale de Saint-Berthevin, grâce à 8 fours, dont il reste quelques unités bien conservées sur le site des Brosses. Après 1846, 2 familles, les Gerbault, grands-parents d’Alain Gerbault le navigateur, et les Guichard, se partagent la production. On peut voir au cimetière la tombe du grand-père surmontée d’un petit four à chaux.
Entre 1878 et 1888, s’ouvre la voie de chemin de fer qui relie Saint-Berthevin à Nantes, passant par Laval. Le trafic voyageur s’est interrompu en 1938. La station est encore visible aujourd’hui, à 800 m du centre.
Un circuit de randonnée, jalonné de tables de lecture en lave émaillée, permet au promeneur de découvrir ce riche patrimoine historique et naturel.